lundi 23 mars 2009

La retraite idéale

De Rabbi Avraham ben HaRambam (Maïmonide), Sefer HaMaspiq (“Le Guide pour servir D-ieu”), p. 529-531. Même si les notes de bas de page ont été omises, nous avons ajouté les informations nécessaires entre parenthèses.
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La retraite idéale
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La forme la plus souhaitable de retraite consiste à prier à la fin de la nuit, après s'être levé à minuit, tel qu'il est dit : “Lève-toi, pousse des sanglots la nuit, au commencement des veilles. [Répands ton cœur comme de l'eau à la face du Seigneur] (Lamentations 2:19). Le Roi David a dit : “Mes yeux devancent les veilles [de la nuit], pour méditer Ta parole” (Psaumes 119:148). Il a également dit : “À minuit, je me lève pour Te rendre grâce, à cause de Tes équitables jugements” (v. 62).
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La personne qui emprunte ce chemin pourrait ne pas dormir du tout pendant certaines nuits de sa retraite, selon ce qui est écrit : “Éclaire mes yeux, pour que je ne m’endorme pas…” (ibid. 13 2:4). Enfin, Assaf a dit : “Tu tiens mes paupières ouvertes, je suis troublé au point de ne pouvoir parler” (ibid. 77:5).

Les membres du soufisme pratiquent la retraite dans des endroits sombres et en y restant jusqu'au moment où la partie sensible de l'âme devient diminuée, au point de ne plus pouvoir percevoir la lumière. Ceci nécessite une forte lumière spirituelle afin d'unir l'âme pour qu'elle ne soit pas perturbée par l'obscurité extérieure.
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Selon Rabbi Avraham Ha'Hassid, ce comportement – s'isoler dans le noir – est mentionné dans le verset : “Qui, parmi vous, révère l'Éternel, est attentif à la voix de son serviteur ? Dût-il marcher dans les ténèbres, ne voir luire aucune lumière, qu'il se repose sur le Nom du Seigneur, qu'il s'abandonne à son Dieu !” (Isaïe 50:10). Cependant, nous avons tiré de ce verset le concept que nous avons expliqué dans la première préface de cet ouvrage.

Les grands Sages avaient l'habitude de se bénir mutuellement en disant : “Puisse D-ieu te permettre de sentir la compagnie en solitude et la solitude dans la foule” (cf. 'Hovoth HaLevavoyh, Cha'ar HaBita'hon, ch. 7 et Cha’ar 'Ahavath Hachem, ch. 3).
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David a décrit sa proximité avec D-ieu lorsqu'il se retirait dans l'obscurité de la nuit et dans les déserts ou les terres en friche : “Dussé-je suivre la sombre vallée de la mort, je ne craindrais aucun mal, car Tu serais avec moi ; Ton soutien et Ton appui seraient ma consolation” (Psaumes 23:4). Cette méthode représente le stage le plus élevé et permet la Rencontre [avec D-ieu]. La retraite en extérieur fait partie du voyage, tandis que la retraite intérieure commence comme un voyage, mais finit comme la destination. “La dernière est égale à tout le reste.”

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